Les bons conseils

Il faut absolument lire l’article de Raoul Bott sur Marston Morse. On y apprend beaucoup de mathématiques, mais aussi beaucoup sur la personnalité de Morse.

« He was a great Francophile and liked most to think of himself as a mathematical descendant of Poincaré ».

A vrai dire, c’est ce que Morse pensait de lui-même mais pas tout à fait ce que Bott pense de Morse. Si l’on coupe l’Analysis Situs en « Analysis » et « Situs », on peut considérer que Lefschetz est l’héritier de la partie « Situs » de Poincaré alors que Morse s’est emparé de la partie « Analysis ». En tous les cas, aucun des deux n’est un algébriste ! Alors que Lefschetz voyait la topologie comme un outil pour comprendre la géométrie algébrique, Morse l’utilise pour comprendre la dynamique, tout particulièrement en provenance de la mécanique. L’héritage de Poincaré était trop lourd : il fallait le subdiviser.

Dans une conférence en 1949, Morse s’exprime sur l’algèbre : «  The battle between algebra and geometry has been waged from antiquity to the present ». Il fait allusion à l’algébrisation grandissante de la topologie à cette époque ; les axiomes d’Eilenberg-Steenrod, ou les suites spectrales par exemple datent de cette époque. Plus loin, il lance, comme une devise « Forever the foundation and never the Cathedral ».

Comme écrit Bott : « Morse was first and foremost a mathematical "craftsman" who did mathematics every day of the year, naturally, and like Bach, under all conditions ; with children on the lap, in the car ... « 

Mais Henri Paul recommande la lecture intégrale de cet article de Bott.

Une autre biographie intéressante se trouve ici.